miércoles, 18 de mayo de 2011

Hágase la luz... cinematográfica (2)

Georges Méliès (1861 - 1938)
Le fondateur du 7ème Art
 

 
Le prestidigitateur Georges Méliès figure parmi les spectateurs de la première séance publique des frères Lumière, le 28 décembre 1895, au Grand Café du boulevard des Capucines, à Paris. Le premier, il entrevoit la dimension artistique du cinéma.
Fabienne Manière
 
Visionnaire
Ce jeune passionné de magie (33 ans) a vendu quelques années plus tôt ses parts dans l'entreprise familiale pour s'acheter le théâtre parisien de Robert Houdin.
Il se porte acquéreur de l'appareil des frères Lumière. Auguste refuse de le vendre, lui disant : «Remerciez-moi, je vous évite la ruine, car cet appareil, simple curiosité scientifique, n'a aucun avenir commercial» !
Ne pouvant racheter l'appareil des frères Lumière, Georges Méliès fabrique le sien, le «kinétograph». Dès 1896, pour renouveler l'intérêt du public, il a l'idée de monter des fictions et invente les premiers effets spéciaux du cinéma.
L'histoire de cette invention est curieuse : Georges Méliès était en train de tourner une scène de rue quand son appareil s'est bloqué pendant une minute. Au développement, il découvre sur la pellicule un omnibus Madeleine-Bastille soudainement mué en... corbillard (Stanley Kubrick perce déjà sous le magicien).
Georges Méliès s'attire d'emblée un grand succès auprès du public par sa fantaisie et son imaginaire qui tranchent avec la vulgarité de la plupart des réalisateurs de l'époque. Aujourd'hui encore, son art suscite l'intérêt des professionnels et des amateurs.
À Montreuil-sous-Bois, près de Paris, il ouvre en 1897 un studio cinématographique, crée sa propre compagnie, la Star-Film, et, dans les deux décennies suivantes, va réaliser un millier de films.
Le cinéaste ne fait pas seulement des fictions. Il présente aussi les premières actualités.
C'est ainsi qu'il réalise dès 1899 un film engagé, tout à fait remarquable, sur l'Affaire Dreyfus. En 1901, il filme le couronnement du roi Édouard VII en mêlant les scènes de fiction, avec des figurants (un blanchisseur parisien joue le rôle du roi), et un tournage in situ, à la sortie de l'abbaye de Westminster. Cet exploit vaut au cinéaste d'être invité par la famille royale.
Les premiers films sont alors appelés «vues». Ils sont bien entendu muets et, mesurant 125 mètres, ils ne durent que 4 minutes. Ces films sont diffusés dans les baraques de foire.

Dépassé par le succès
Méliès réalise en 1902 un premier «long métrage» avec son chef-d'oeuvre : Le voyage dans la lune.
Ce film d'une durée exceptionnelle de 16 minutes rebute dans un premier temps les forains auxquels il est présenté. Le cinéaste convainc néanmoins l'un d'eux de faire un essai à la Foire du trône, à Paris. Le public est comblé et le film est bientôt diffusé en de nombreux exemplaires dans le monde entier.
Le génial créateur est élu président du Congrès international des éditeurs de films en 1909 mais il est ensuite rapidement dépassé par le succès mondial du cinéma. Qui plus est, la Grande Guerre de 1914-1918 porte un coup fatal au cinéma européen et favorise l'émergence des studios d'Hollywood.
Georges Méliès doit jeter l'éponge en 1923 faute d'avoir donné à sa compagnie une dimension industrielle. Ruiné, il doit liquider ses biens et vendre ses caisses de films. Il ne nous en reste plus qu'une cinquantaine.
Sans perdre son sourire, il se reconvertit en vendant des jouets dans la galerie commerciale de la gare Montparnasse avec sa deuxième épouse. Reconnu par d'illustres cinéastes, il obtient, grâce à une mobilisation de la profession, de finir paisiblement sa vie au château d'Orly, la maison de retraite du cinéma.

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